Écrire : c’est aussi informer

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Biopiraterie : une nouvelle forme de colonisation ?

Les brevets déposés sur l’exploitation de végétaux et minéraux font l’objet d’une compétition acharnée. 

Conséquences : un paysan indien peut être, d’un point de vue légal, condamné à devoir des royalties à une entreprise américaine pour cultiver les haricots de ses ancêtres.

De ses vacances au Mexique, notre voyageur a ramené un paquet de haricots, un aliment typiquement local. Du sac de graine, notre touriste, qui est aussi un agriculteur, isole un haricot jaune, dont la couleur est inconnue aux Etats-Unis. Il le plante, le cultive et dépose un brevet comme inventeur de l’espèce auprès de l’Office des brevets américain.

Ce bout de papier l’autorise actuellement à réclamer des droits sur les exportations de haricots jaunes du Mexique vers les Etats-Unis, auprès de paysans qui le cultivent depuis des générations !

Voici l’exemple d’un phénomène qui se développe sur toute la planète, qui consiste à privatiser des organismes vivants.

Les pays les plus touchés sont ceux où la biodiversité reste riche et les lois pour la protéger ou encadrer son exploitation sont inexistantes, comme le Brésil, le Mexique, l’Inde ou la Malaisie.  C’est un déni du travail millénaire de millions de personnes.

L’Office européen des brevets a confirmé l’annulation du brevet sur le margousier pour cause de biopiraterie. Il aura fallu dix ans pour faire prévaloir le droit des Indiens sur celui détenu par la multinationale, alors que les propriétés fongicides du margousier ont été décrites pour la première fois il y a trois mille ans…

Faut-il rester indifférent ?

cordialement