crête

Il y a de nombreuses années je faisais un séjour en crête en été, cette ile de la méditerranée popularisée en 1964 par le film « Zorba le grec » où Anthony Queen dansait le Sirtaki dont il lançait la mode et faisait découvrir au reste du monde le folklore et les moeurs grecs.
Le tourisme lorsque j’y séjournais n’était pas développé comme aujourd’hui, pratiquement pas d’hôtels dans l’ile et seulement une poignée de visiteurs étrangers. Si l’on voulait visiter le pays il fallait séjourner dans les villages de la côte chez l’habitant dans des conditions spartiates. Pour se nourrir on allait dans la cuisine de l’endroit ou l’on était installé et l’on montrait du doigt ce que l’on voulait à la maitresse des lieux. Les vieux dans les villages portaient des bottes noires et des culottes de cheval, ils sirotaient l’air grave, du café grec à la terrasse de la taverne locale. Chaque village avait la sienne.
La cuisine était typiquement méditerranéenne, presque toujours à base de mouton, et, plutôt grasse. Mais le raki cette eau de vie de marc de raisins parfois aromatisée à l’anis coulait à flot. On améliorait les repas en allant en mer ramasser des oursins, il y en avait partout à profusion, presque au bord. On en ramassait une centaine en moins d’une demi heure. Les locaux rigolaient et se moquaient en nous voyant nous régaler de ces oursins délicieux à reflets mauve qu’ils dédaignaient. La mer était chaude et transparente, la température douce, on nageait pendant des heures.
Je garde de ce séjour bien des années plus tard un souvenir vivace et fantastique, celui d’une nature pas encore polluée par le tourisme de masse. Aujourd’hui, je n’ose pas y retourner de peur d’être trop déçu.
cordialement Camille